Poèmes Cut-up n° 12 : « C'est
en écrivant qu'on devient écrevisse. » Francis Picabia
L'amour meurt plus souvent qu'on croit
« L'Amour est un bouquet de vio-let-tes » chantait Luis Mariano.
Pour la femme de mon ignoble voisin, c'était plutôt un bouquet de violences...
***
N'en déplaise à Rudyard Machin...
Tu seras ce que tu seras, mon fils.
***
Opération en bonne et due forme
Les vieux poètes mettent les jeunes en valeur.
***
René Char se prend un savon
« L'essentiel est sans cesse menacé par l'insignifiant. » Ma coiffeuse pense au contraire que rien n'est insignifiant... ni essentiel d'ailleurs...
***
L'ingratitude de la lecture sportive
J'ai lu ÉNORMÉMENT de livres sur le sport sans résultat apparent.
***
Lady long solo
Dans le métro parisien, cette femme semblait en lutte armée avec le monde entier. Même quand le monde la laissait tranquille.
***
Tous complices !
Je me souviens d'un prof qui reluquait les jeunes filles qui se déshabillaient dans les vestiaires de sport du collège. Tous les adultes le laissaient faire. Tout ce monde-là était déjà complice de ce sale type au regard concupiscent.
***
Chaque voix compte
Encore faut-il avoir trouvé la sienne !
***
Fausse sortie
Un temps à ne pas mettre un parapluie dehors.
Lynda Carter alias Wonder Woman |
WANTED « Wonder Woman »
Une fille aux pouvoirs surnaturels, je n'y crois pas beaucoup moi-même.
***
Instant Karma
L'ambulance a encore accéléré en passant devant la maison. Ouf !
***
Cimetière sur pieds
Toutes ces paires de chaussures que je garde inutilement - comme si j'avais une multitude de pieds en réserve.
***
L'habit de l'aumônier ne faisait pas le moine
Je me rappelle cet aumônier de lycée catholique qui prenait des élèves sur ses genoux sur un banc dans la cour. Et, surtout, de cette scène surréaliste où le Directeur, alors rouge de colère, l'a surpris et a foncé droit vers lui. L'aumônier s'est senti tout penaud. Pris au piège. Puis, en un éclair de seconde, il s'est assis à côté de l'un de ses favoris. Comme si de rien n'était. Que tout cela était terriblement normal.
***
Euthanasie de circonstance
Est-ce que les aphorismes, trop tristes, on peut les étouffer sous un gros mouchoir ?
***
C'est dommage...
Cet écrivain soit-disant cimiesque ne redescend plus jamais (de son arbre) parmi nous.
***
Si j'avais pu...
La cellule familiale, j'aurais choisi un autre terme pour y revenir plus souvent.
***
Agacement pas si fictionnel que ça
Plus j'ai de livres dans ma bibliothèque, plus j'étouffe.
***
C'est con mais c'est comme ça...
Quand un poète vend ses recueils dans un salon du livre, on l'attend généralement au tournant.
***
Culinothérapie
« Si je mange énormément... c'est sans doute que j'ai un joli creux à combler quelque part. » m'a dit, un jour, en pouffant, cette ravissante fille en dévorant un couscous merguez.
***
Compte à rebours
Quand on a de l'arthrose, cela signifie-t-il que l'art prend déjà la fuite en douce ?
***
La vie est mal faite !
Les seins des femmes dégringolent toujours, à l'arrivée.
***
Je pense souvent à mes morts...
Il m'arrive même de leur tresser de nouveaux jours heureux dans le ciel de mes jours enfouis.
***
Glissement subreptice de l'existence
Il y a quelques années, il m'était encore possible de me mettre au vert sans conséquence que ce soit. Aujourd'hui, je n'ai plus d'autre possibilité que celle de me mettre en veille.
***
Avec les années,
je suis devenu plus anxieux, paraît-il. Alors que je me trouve moins inconscient voire plus réaliste.
***
Sagesse éthylique
Je ne suis pas convaincu que cet alcoolique ait touché le fond... de la bouteille.
***
Si tu souhaites te « mettre au vert » en automne, fais vite...
car ça va bientôt virer au jaune orangé.
***
Pas gai, le marin
Mon ego est au plus bas. Je suis à deux doigts de l'envoyer à l'égout.
***
« Fallet y pensait, Calaferte ! »
« L’actualité, je ne peux pas suivre, c’est tous les jours. » a écrit Louis Calaferte dans Fac-similé aux éditions Tarabuste. Par contre, l'actu alité, c'est déjà beaucoup plus facile à suivre, ai-je envie d'ajouter.
***
Lifting-réalité
C'est incroyable comme le nombril de certains personnes s'étire indéfiniment, même au-dessus de leurs bouches.
***
Casse-tête pour la poètocratie
De nos jours, les poètes ont toujours autant de cœur à revendre mais aussi beaucoup plus de fils à retordre.
***
André Frédérique aurait pu l'écrire...
Je ris de plus en plus souvent, seul avec mon ombre.
***
Parenticide fiasco
Tuer père et mère d'accord, mais après ?
***
Le beau troupeau des syndicalistes qui sème le vent
Je les vois agiter leurs beaux drapeaux. Mais, au final, qu'est-ce qui change vraiment dans ce foutu monde ?
***
Chasse : il tire sur son camarade lors d'une dispute
Le Président de la Fédération des chasseurs de la Somme se défend en affirmant qu' « il y a des bagarres aussi à la sortie des bals. »
***
Travail clandestin
Ils discutent de longues heures, en toute décontraction, dans le bureau d'à côté. Est-ce qu'ils ont vraiment beaucoup d'heures de travail au compteur, les chefs ?
***
Une fois, au collège, je me suis fait virer du cours d'anglais
La prof avait d'mandé : Comment dit-on « j'ai mes clés ? »
J'ai répondu : Madame, j'le sais… mais il faut que je le dise en rasta… et j'ai crié : « Jimmy Cliff ! »
Elle n'a visiblement pas apprécié.
***
Quand on a Rimbaud revolver, le cul lasse…
C’est sans conteste le revolver le plus connu de la littérature française. Le revolver de Verlaine (arme à 6 six coups de calibre 7 millimètres) ayant blessé Rimbaud en 1873 sera vendu aux enchères chez Christie’s, à Paris, le 30 novembre prochain.
***
J'habite à la campagne
Là-bas, le matin, dans le brouillard environnant, la terre respire ; de l'autre côté de la route, où persistent des fumées de voitures et d'usines, près d'un canal pollué, la ville se meurt.
***
Syndrome vieillissant de constipation littéraire
Kafka, sinon rien.
***
Une fringale littéraire peut-elle mener aux urgences ?
Une dale de mots entraîne-t-elle nécessairement un mal de dos ?
***
Struggle for life
Pendant que ma compagne et mon fils dorment à poings fermés, je couche des aphorismes en tapant comme un forcené sur les touches de l'ordinateur avec mes poings tuméfiés.
***
Au feu !
Quand j'étais gosse, j'étais fasciné par les armes de toutes sortes : poignards, arcs, haches, pistolets, fusils d'assaut, shuriken, poings américains, ça n'a pas duré, heureusement, ça n'a pas duré.
***
Rentier sinon rien
Hériter à tout prix, sauf de la connerie humaine.
***
Rimbalmienne hallucination
Ce matin, de bonne heure - comme Rimbaud qui « s'habituait à l'hallucination simple, voyant très franchement une mosquée à la place d'une usine » - j'ai confondu une contrebasse posée contre un mur avec un double évier posé à l'envers.
***
Carpe diem bien fou
Un jour, on va finir par mourir d'hypothèses et on ne saura, peut-être, tout simplement plus vivre de son vivant.
***
L'humain d'aujourd'huître
Je me demande si le collectif a encore réellement un sens pour le commun des mortels égocentrique, narcissique et individualiste ?
***
C'est curieusement contradictoire
Est-ce que contrairement à ce qu'on pense habituellement, ce n'est pas plutôt lorsqu'on ne prend pas assez de hauteur que l'on risque de s'écraser ?
***
Je ne suis pas diptérophile
Dès que je m'assois tranquillement à mon bureau pour écrire, il se trouve toujours une grosse mouche bleue qui tourbillonne pour m'emmerder !
***
Chut, Merde...
Qu'est-ce que le silence est silencieux, quand on y pense silencieusement...
***
Histoire d'O-reiller
Je n'ai toujours pas compris cette fille qui m'a dit un jour :
« Tu es sexuellement métaphysique. »
***
Pardon aux filles qu'on a laissé tomber...
La tristesse est un mur entre deux sagouins.
***
...comme une lettre à la poste...comme papa dans la bonne...
RépondreSupprimer