Ce blog est un laboratoire à ciel ouvert. Vous y trouverez des textes, articles et notes de lectures sur la poésie d'aujourd'hui. Succédant à « Poebzine » (2010-2016), il poursuit la belle aventure du feu.
mardi 24 octobre 2017
mercredi 11 octobre 2017
Pauvres Boris Vian et Raymond Queneau !
Ce matin, en préparant une commande poésie dans le cadre professionnel, je découvre que tous les livres de Boris Vian (poèmes, nouvelles et romans) sont tous épuisés en collection 10/18.
Pour les recueils de poésie de Raymond Queneau (mis à part Cent mille milliards de poèmes et La Pléiade, volume 1. à 65 € chez Gallimard), c’est pareil.
« Si tu t’imagines xa va xa va xa… va durer
toujours la saison des
z ‘A, Raymond, en poésie, ce que tu te goures… »
z ‘A, Raymond, en poésie, ce que tu te goures… »
Et j'observe dans le même temps que Jean-Pierre Siméon va être publié dans la collection de poche « Poésie Gallimard », le 16 novembre prochain.
Les bras m’en tombent !
Des grands poètes comme Daniel Biga, Pierre Tilman, Jean L’Anselme (1919-2012) (plus de 40 recueils), François de Cornière n’y sont toujours pas, eux !
(Cette liste n'est pas exhaustive. Je vous laisse le soin de compléter la liste des Grands Oubliés, hommes et femmes des XXe et XXIe siècle.)
jeudi 5 octobre 2017
Inédits n°19
de Fanny CHIARELLO, née en 1974 :
Médiathèque d'Arnèke, 30 septembre 2017 (© photo F-X Farine) |
Allocution
à ceux de mes proches qui pensent pouvoir me dire qui
je suis, me
désigner ma place sur terre et me laisser la vaisselle
eh, je ne suis pas une page blanche
que vous puissiez emplir de vos
eh, je ne suis pas une page blanche
que vous puissiez emplir de vos
élucubrations
reposez-moi immédiatement
Glory
il fait zéro degré je cours en short
les gens me regardent parce que je cours en short
j’existe dans leurs yeux
je vois leurs yeux entre les cache-nez les chapkas
je me vois dans leurs yeux je vois mon short
je le vois comme un plaisantin qui ferait signe
à la caméra dans un flash spécial derrière
l’épaule du journaliste compassé
mon short me fait signe dans les yeux des gens
je me sens moins seule je me sens divertissante
un peu
j’aimerais que les températures soient négatives
pour exister encore plus en short pour
qu’on me tende le micro dans sa bonnette de saison
et si mes poumons gelaient
comme c’est arrivé à d’autres dit-on
du moins aurais-je connu la gloire
en short un court instant
reposez-moi immédiatement
Glory
il fait zéro degré je cours en short
les gens me regardent parce que je cours en short
j’existe dans leurs yeux
je vois leurs yeux entre les cache-nez les chapkas
je me vois dans leurs yeux je vois mon short
je le vois comme un plaisantin qui ferait signe
à la caméra dans un flash spécial derrière
l’épaule du journaliste compassé
mon short me fait signe dans les yeux des gens
je me sens moins seule je me sens divertissante
un peu
j’aimerais que les températures soient négatives
pour exister encore plus en short pour
qu’on me tende le micro dans sa bonnette de saison
et si mes poumons gelaient
comme c’est arrivé à d’autres dit-on
du moins aurais-je connu la gloire
en short un court instant
Tondeuse
quand on est seul
on peut faire des trous sur le crâne à 23h
avec la musique expérimentale un peu fort et personne ne dit
que ce n'est pas de la musique
ni qu'est-ce que c'est que ce trou sur le crâne
on peut rire et pleurer en même temps sans devoir
s'en expliquer le chat
a l'habitude le chat aussi a perdu son compagnon
le chat est seul aussi maintenant le chat
comprend peut-être que quand les organes
explosent et qu'on n'a pas la langue pas
l'interlocuteur qui parle la langue on n'a d'autre
choix que de sentir en silence et c'est
amusant aussi un feu d'artifice solitaire
à l'intérieur après tout pourquoi
ne le serait-ce pas ?
(Début 2018, ces textes figureront dans le prochain recueil de Fanny Chiarello.)
Fanny CHIARELLO :
Née en 1974 à Béthune, Fanny Chiarello est lilloise d’adoption. Après avoir vécu à Arras et Liévin.
Elle a été lancée en région, au début des années 2000, par les éditions Page à Page puis a ensuite rejoint les éditions de l’Olivier. Plus connue comme romancière avec une quinzaine de romans adultes et jeunesse à son actif, dont le Prix Orange du Livre 2015 pour Dans son propre rôle, son œuvre poétique mérite tout autant d’être découverte.
Elle a publié deux extra recueils : La fin du chocolat (2006) et Je respire discrètement par le nez (2016) ainsi qu'un recueil de textes courts, Un collier de nouilles (2008) aux éditions des Carnets du Dessert de Lune.
En 2018, Fanny Chiarello publiera son 3e recueil, Un pas de côté, toujours aux éditions des Carnets du Dessert de Lune.
Chaque semaine, dans la banlieue lilloise - le plus souvent dans des petites villes post-industrielles - Fanny Chiarello avale aussi les kilomètres en courant. Munie d'un appareil photo, elle capture alors la poésie et les incongruités insolites de cet environnement de briques et de béton.
Dernières publications :
Romans :
Dernières publications :
Romans :
Tombeau de Pamela Sauvage, La Contre Allée, 2016
Romans jeunesse :
Le blues des petites villes, L’École des Loisirs, 2014
Banale, L’École des Loisirs, 2015
Poésie / textes courts :
La fin du chocolat, Carnets du Dessert de Lune, 2005
Collier de nouilles, Carnets du Dessert de Lune, 2008
Je respire discrètement par le nez, Carnets du Dessert de Lune, 2016
Anything goes, le blog de l'auteure
Anything goes, le blog de l'auteure
mardi 3 octobre 2017
Des nouvelles du front
Très prochainement, je signe la préface du premier recueil de Marc Guimo, poète quadra. Je suis aussi content que ce dernier de la sortie de sa plaquette Polder n°175 coéditée par la revue Décharge et les éditions Gros Textes.
(Consulter la collection des Polders déjà publiés.)
Ginsberg, Norse, Hirschman,McClure, Kaufman San Francisco, 1975. Photo by Diana Church. |
Je
publie deux textes dans le prochain numéro n° 157 ou 158 de
la revue Bacchanales intitulé « Poésie
et Sport ». Cette copieuse revue est éditée depuis plusieurs
années par la Maison de la Poésie Rhône-Alpes. On lui doit par
exemple la publication de Tout ce qui reste, une anthologie
bilingue de Jack Hirschman, un des merveilleux poètes américains
vivants.
(Consulter les anciens numéros de Bacchanales.)
Je remets le nez et les poings dans mes propres textes. N'ayant
plus publié de recueil depuis 2016, et ayant surtout beaucoup milité
pour les autres poètes, il est temps de revenir à soi-même.
Caroles Fives et mézigue (août 2017) |
Je me demande enfin si, de temps à autre, je ne vais pas aussi parler des romans, des romanciers et des romancières qui me sont chers sur ce blog... et faire une entorse à ma passion première qu'est la poésie ?
Bé oui, on verra bien...
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