(à Jean Marc Flahaut.)
Ça a commencé comme un contretemps
entre nous
j’avais été invité chez sa meilleure copine
qui en pinçait pour ma pomme
dans un appartement exigu
dont la fenêtre donnait sur un cimetière
près d’une voie ferrée
elle avait un rire pétillant
et sirotait un cocktail
à la paille en se délectant
elle était blonde et féminine
avait du tempérament
le genre de nana
qui savait toujours ce qu’elle voulait
elle travaillait comme stagiaire dans une grande entreprise
de cosmétiques
elle adoptait une posture qui la durcissait
j’aurais préféré qu’elle
s’attendrisse un peu (je pensais)
elle était fine, nerveuse,
un peu speed parfois, piquante aussi
elle pratiquait la gym tonique
et la musculation
et était particulièrement fière
de me montrer ses petits bras musclés
quand elle soulevait son pull
où tintaient ses bracelets d’argent
en riant
on parlait régulièrement
au téléphone
mais je n’arrivais pas vraiment
à briser la glace de ses sentiments
comme une bête craintive
elle paraissait
souvent sur la défensive
Nous étions allés au restau
puis sortis tard dans la nuit
je n’ai pas ressenti le déclic attendu
(et j’étais triste de ça)
c’était pourtant une super fille
(j’en reste persuadé)
même si la semaine suivante
quand je l’ai recroisée fortuitement
dans un bar de nuit de la ville
elle m’a interpellé vigoureusement
en me prenant le bras
relevant une mèche de ses cheveux
et en plantant son regard bleu clair dans mes yeux :
« Alors, comment tu vas ?
tu ne sais toujours pas
ce que tu veux ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire