mardi 26 décembre 2023

Les duos dans l’art

Laurence Paix-Rusterholtz
Chris Lavaquerie-Klein
Palette…, 2023
17,95 Euros

Comment travaillent les artistes en duos ? Dans l’Art, les artistes sont habituellement plutôt solitaires. Dans ce documentaire, on nous convie aux destins de 20 binômes des XXe et XXIe siècles, dont l’association a créé une œuvre unique qu’elle soit architecturale, cinématographique, littéraire, musicale : Carné et Prévert, Le Corbusier et Charlotte Perriand, les romancières Benoîte et Flora Groult, Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely, Jean-Michel Basquiat et Andy Wharol, ou encore les Daft Punk... Ils ont été choisis pour la diversité de leur compagnonnage « qu’ils vivent en couple, en famille, amis ou simplement associés. »

Un documentaire réussi, attrayant et coloré, qui aborde l’Art autrement, sous l’angle de la complicité artistique.

À partir de 11 ans.

mercredi 25 octobre 2023

Farine, Vinau, Flahaut on the road pour la poésie...

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Début mars 2020, pour la 6e édition des lectures-rencontres poétiques de la Médiathèque départementale du Nord, j’invitais François de Cornière, à l’origine du courant de « la poésie du quotidien » dans les années 80, et Thomas Vinau
« chef de file » de la génération dite des poètes connectés apparu au milieu des années 2000, pour trois rendez-vous dans nos bibliothèques partenaires :
la prison de Douai, la Médiathèque départementale du Nord (Site d’Hellemmes-Lille) ainsi que la nouvelle Médiathèque « Louis Aragon » de Cuincy.

François dut hélas décommander à la toute dernière minute, victime d’une mauvaise grippe (qui s’avéra ensuite être la COVID). Jean Marc Flahaut puis moi-même le remplacèrent donc au débotté pour lire un choix de ses poèmes lors de deux de ces trois rencontres programmées.

Ce fut une semaine avant le grand confinement de mars 2020. Le midi, nous avions retrouvé la poétesse, Samantha Barendson, qui devait lire, quant à elle, aux mêmes dates, à la médiathèque de Feignies puis de Bavay, dans le Sud du Département.

Depuis, la poésie est toujours saine et sauve !

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© Photo Samantha Barendson, Lille, le 6 mars 2020.

jeudi 23 mars 2023

Ce que m'a soufflé la ville de Milène Tournier

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Ce que m’a soufflé la ville
Le Castor Astral, coll. Poche/Poésie, 2023
9 Euros


En mars 2019, je découvrais la voix nouvelle de Milène Tournier, née en 1988, publiée, pour la première fois en poésie, avec son titre Poèmes d’époque dans la collection « Polder » de la revue Décharge et des éditions Gros Textes. Elle a publié depuis, coup sur coup, plusieurs recueils de très bonne facture : L’Autre jour (2020) pour lequel elle a obtenu le prix « Révélation Poésie 2021 » de la Société des Gens de Lettres, Je t’aime comme (2021), Se coltiner grandir (2022) aux éditions Lurlure et tout dernièrement cet inédit : Ce que m’a soufflé la ville dans la récente collection Poche/Poésie des éditions du Castor Astral.

Milène Tournier écrit « en marchant » - entre 10 et 20 km par jour - pour se rendre à son travail de documentaliste en collège, en réalisant sur son parcours des petits films qu’elle monte, le soir, avant de les poster sur sa chaîne YouTube, comme des poèmes-vidéos.

Milène Tournier écrit qu’« elle a besoin du corps et de la ville pour écrire ». La ville - entre Paris et Cergy - est son jardin et les gens qui la peuplent dans toute leur diversité et singularité. On retrouve d’ailleurs dans ses textes des bribes de conversations échangées au coin de la rue, dans les transports en commun, la bibliothèque, la boulangerie, l’hôpital, le bar, un parc où la poétesse reprend souffle. Comme une éponge, Milène Tournier enregistre les turbulences et instants de grâce tristes et/ou merveilleux du quotidien. Avec délicatesse. Sans jamais forcer ni le ton ni la voix. Parfois même ses textes peuvent prendre la forme de poèmes brefs, de haïkus urbains.

L’écriture de Milène Tournier interpelle. Elle prend le temps d’observer le monde quand l’hyper connexion et l’accélération du temps nous plombent tous.

Sensible, empathique et intimiste, Milène Tournier écrit « pour être moins triste que la tristesse » en déambulant dans les rues de Paris. Et pour que la vie, surtout, la déborde et rayonne sans doute plus loin encore qu’elle-même et que son « journal ouvert ».

C’est une fois encore emballant et très réussi.

3 extraits choisis :

Je pense que je vais essayer
de faire un truc
une fois chez moi
avec des gens
a dit devant moi la fille
et c'était rassurant que pas seulement moi
sois vague avec la vie.

*

Comme ces dames de peut-être trente-huit ans
qui dans un étirement nuque et dos dans le métro
reprennent possession de leur corps entier
et soudain
ne sont plus des mères mais des lianes.

*

Je sèche ma pluie à la bibliothèque
il y a long que je n'ai pas eu
d'averse en moi.
Est-ce pour ça ou pas
que ce n'est jamais assez, et que j'ai envie
d'une bibliothèque pour l'anonymat et les toilettes,
en même temps
que du soleil grand prince sans nuance,
en même temps
qu'être un peu dans l'eau pour flotter,
en même temps
qu'avoir le droit de m'allonger, le droit de manger,
le droit d'être nue à part une culotte, car le droit
du sexe même me le donnant je ne le prendrais pas,
Mon Dieu avoir surtout le droit du temps de savoir que
demain est l'été,
et celui d'une famille, des amis et du monde,
comme un escalier qui monte et 
la maison s'agrandit.

vendredi 3 mars 2023

Fuego del Fuego, anthologie de poésie d'Amérique Latine à paraître très prochainement...

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Joie pour cette anthologie à paraître le 7 avril prochain en librairie ! 
Fuego del Fuego sera en plus publiée par un éditeur des Hauts-de-France : les éditions Les Étaques.

Sûre qu'elle sera aussi un bon cru car on la doit à Laurent Bouisset qui, avant de s'affirmer comme poète, anime depuis des années le site du même nom, Fuego del Fuego, où il n' a eu de cesse de nous faire découvrir les meilleurs poètes latino-américains des XXe et XXIe siècles : poètes aînés, comme des poètes plus actuels jusqu'ici alors totalement inconnus en France.

En septembre 2016, sur mon ancien blog Poebzine, je présentais succinctement l'enthousiasmant bonhomme et lui avais demandé de me sélectionner trois poètes majeurs guatémaltèques pour déjà nous mettre l'eau à la bouche !


Il m'avait proposé trois grands auteurs incontournables : Luis Alfredo Arango, Manuel José Arce et Julio C. Palencia.

La puissance de leurs textes et de leur univers poétiques respectifs m'avaient littéralement scotché.

J'espère que nous serons nombreuses et nombreux à acheter cette anthologie qui, j'en suis parfaitement sûr, vaudra le détour !

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Le poète guatémaltèque, Julio C. Palencia
en compagnie de Laurent Bouisset ©

Avec cette anthologie salutaire en poésie, Laurent Bouisset se place en quelque sorte dans les pas d'un Roger Caillois qui, avec sa collection La Croix du Sud, proposa de 1952 à 1970 chez Gallimard, les meilleurs romans ibéro-américains.

Muchas gracias Laurent Bouisset, hasta luego  y sobretodo larga vida a la Poesia !


Fuego del Fuego, le blog de Laurent Bouisset

Le site des éditions Les Étaques