mardi 16 août 2022

Les Façons d'être émerveillantes de François de Cornière

Francois-de-Cornière
Le poète sur sa plage préférée en 2019.
François de Cornière vient de publier une troisième anthologie, Les Façons d'être, dans la nouvelle collection Poche / Poésie du Castor Astral. Il avait publié précédemment en 1999 une première anthologie, C'était quand ?, au dé bleu. Puis une seconde anthologie, Ces moments-là, vite épuisée également au Castor Astral en 2010.

Si vous n'avez pas encore fait connaissance avec ce grand poète, c'est le moment ! Cette anthologie coûte 9 Euros. Elle regroupe des extraits des quatre derniers recueils du poète mais également un ensemble de textes inédits intitulé « Sans place attribuée ».

En fin de recueil, un texte particulièrement bien troussé évoque, pour les plus jeunes, le parcours de François de Cornière depuis le début des années 80 à Caen, en tant qu'animateur culturel au service des autres écrivains par le truchement des « Rencontres pour Lire » qu'il anima pendant plus de 30 ans, comme sa vive ascension au sein de la poésie de son temps, avec les encouragements des poète aînés majeurs : Luc Bérimont, Eugène Guillevic, Jean Rousselot, Georges Mounin, Jean L'Anselme, Georges L. Godeau ... puis des poètes de sa génération comme Pierre Autin-Grenier, Patrice Delbourg, Jean-Pierre Georges, Michel Baglin ou Georges Cathalo, qu'il accueillit notamment dans sa revue de poésie « La corde raide ».

François de Cornière avait cessé d'écrire pendant une dizaine d'années...

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Il manquait à beaucoup d'entre nous. Je lui avais d'ailleurs écrit en 2006. L' air de rien, avec toujours ce même souci d'être lisible pour tous, la poésie de François de Cornière touche toujours au cœur. Il dit lui-même « écrire le journal de sa vie en poèmes » et c'est sans doute ce qui nous le rend aussi familier depuis tant d'années. Même si depuis quelques recueils, son écriture épurée, simple et précise - qui donnait à lire des poèmes instantanés comme des clichés photographiques - sont devenus de longs poèmes narratifs, plus introspectifs, avec davantage de lâcher prise, sans perdre pour autant leur capacité à nous émouvoir.

En lisant la poésie de François de Cornière, on songe aussi entre les lignes à d'autres poètes amis qui partageaient la même exigence et la même économie de moyens : Eugène Guillevic, Claude Roy, Robert Walser... Des poètes au pointillisme délicat, des poètes « pattes d'oiseau », des poètes « libellules » dont la justesse et la sensibilité touchent souvent.

Avec ce copieux recueil au format poche, François de Cornière propose à nouveau un bon cru de lui-même, qu'il crawle avec ses palmes sous la pluie à l'abri de tout ou qu'il s'assoit à la fenêtre de sa vie qui s'ensoleille à nouveau, carnet à portée de main, attentif toujours aux instants qui passent, au tissu flamboyant et fragile de nos jours...

François-Xavier Farine, Saint-Julien d'Asse, le 9 août 2022.

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