dimanche 24 mars 2019

Inédits n°22

de Bernard BRETONNIÈRE, né en 1950 :

bernard-bretonnière
Bernard Bretonnière © Phil Journé, 2018.

UN MARDI EN AVRIL

Un bonheur naïf est ici

dans la petite sourdine qu'a posée la campagne :
chiens au moins, tourterelles, cheval,
l'air...
quand on rentre le linge seul
au retour de la ville, du travail et du bruit
les pieds dans l'herbe du grand pré
les mains lentes décrochant une à une
des pièces de couleurs
dans la dernière heure du jour
un mardi en avril


CE QU'IL FAUT DE PATIENCE

Il y a naître
Il y a la douleur et l'absence
la solitude l'attente
vouloir grandir
et de vains cris des hoquets
l'apprentissage du désespoir
mille choses qui se creusent
d'atroces matins
des arbres morts
des nuits muettes
des nuits sourdes
quelques crimes peut-être
puis vient l'amour 

un temps

le temps
ce qu'il faut de patience

enfin l'amour qui répond à l'amour
au sortir d'une vase profonde.


(2 poèmes extraits de Ce qu'il faut de patience, le dé bleu, 1999.)


 

Vendredi 18 novembre

Rares les femmes
qui seraient un remède à l'amour.
Nombreuses les lectures remèdes à la poésie.
Le poète est assis,

chaise posée sur une petite estrade,
il lit, jambes croisées,
il n'a pas deux trous rouges au côté droit,
mais une merde de chien sous le pied gauche.


Samedi 9 février

Ce type c'est donc
moi
et d'être là
celui-là
cet étrange étranger
rendu là  à ce point-là
ne laisse de m'étonner :
« J'ai grand-peine à croire vraiment »
comme écrit Supervielle
ou comme on pourrait dire
simplement simplement : 
J'ai grand-peine à croire vraiment
que le type qui prend le tramway
ce samedi 9 février à 19 h 15
à la station Bouffay
de Nantes
une planche de skate neuve
sous le bras
cadeau pour son fils
et dans un sac de plastique bleu
parmi des tas de notes manuscrites
les oeuvres poétiques complètes de Supervielle dans la Bibliothèque
de la Pléiade
ce type qui va se mettre à lire
sitôt qu'assis avec gourmandise
peut-être écrire aussi un peu
ce type qui pense à son quatrième enfant
à naître dans un mois alors qu'il va
sur ses cinquante-deux ans
ce type donc
c'est moi.


Mercredi 22 mai

Sur mes chaussettes
offertes par Reine
il est écrit
brodé :
Je (à la ligne)
suis (à la ligne)
génial (point).
Avec mes chaussures hautes 
aujourd'hui
on ne lit plus que :
Je (à la ligne)
suis
ce qui n'est pas si mal. 


(3 poèmes extraits de Datés du jour de ponte, Les Carnets du Dessert de Lune, 2016.)



Bernard BRETONNIÈRE :

Né à Nantes le 5 août 1950, Bernard Bretonnière vit dans un village du pays nantais, au bord de la Loire.
« Poète énumérateur » selon la formule de François Bon, mais aussi prosateur, il a publié une douzaine de livres. Ses textes sont marqués par le refus de la pompe poétique, revendiquent la précision du mot et du détail, et jouent le plus souvent avec les énumérations, jamais aléatoires mais répondant plutôt à des contraintes croisées et multiples. Il est l’auteur de plus de mille listes et une liste de ses listes sera publiée en mai 2019 dans le prochain numéro de TXT. Son écriture souffle le chaud et le froid, le cru et le tendre, aimant à télescoper les petits bonheurs du quotidien et les drames les plus cruels de l’existence.
Selon Antoine Émaz, Bernard Bretonnière « énumère contre l’oubli » et est l’un des trop rares « auteurs capables d’allier juste humour, travail de la langue et gravité ».
Comme l'écrit encore Jacques Josse à propos de Bernard Bretonnière : « Quiconque s’aviserait de fixer telle ou telle étiquette à son nom risquerait de se tromper au moins une fois sur deux. »

Depuis 2016, Bernard Bretonnière est engagé, en lien avec divers collectifs et associations, dans l’accueil et l’accompagnement de « migrants ». De cette expérience, il a tiré un « journal-poème-théâtre » dont il donne des lectures publiques, souvent accompagné d’un ou de plusieurs musiciens professionnels (Galadjo, Simon Nwambeben, Ty’ Toon, etc.) ou amateurs.

datés-du-jour-de-ponte-bernard-bretonnière
Quelques publications : 
Dans la compagnie des anges (Le dé bleu et Écrits des forges, 1994)
Ce qu’il faut de patience : Poèmes 1994-1998 (Le dé bleu, 1999)
Cigarette (Wigwam, 2007)
Des estuaires... Bacs de Loire, bacs de Gironde, road poem, avec 59 photographies de Wilfried Guyot (La Part des anges, 2008)
Inoubliables et sans nom, intro de Jacques Serena (L’Amourier, 2009)
Volonté en cavale ou D’, « poème-théâtre » (Color Gang, 2013)
Pas un tombeau (Le dé bleu, 2003, rééd, L’Œil ébloui, 2014)

Datés du jour de ponte, préf. de J-P Verheggen (Les Carnets du Dessert de Lune, 2016)
L’Ange 3-4 (sur le peintre Robert Malaval) dans Des poètes au musée (Art3 Plessis et Musées d’Angers, 2019)


À paraître :
Ça m’intéresse de savoir suivi de Ça m’amuse de savoir (L’Œil ébloui, mai 2019)

Inédits n°22 (Suite)

de Bernard BRETONNIÈRE :

 
LE MODÈLE DE L'ARBRE 
OU DE QUELQUES PETITS MATINS 

(Extraits inédits, 5 février - 19 mars 2015) 


Ce petit ensemble, telle une série, a été écrit sur une assez courte période, toujours le matin, dans un demi-sommeil.

0. 
(Ceci n’est pas un haïku) 
Prends modèle
sur l’arbre
son effort.


1.
Le poème est un chant qui parle
et qu’importe si des mots manquent
il bat
il est sang dans les tempes la poitrine
il est souffle haleté
pleurs et ris
il s’amuse il se tait il hurle
il entend désarmer le monde.


2.
Froid sur la terre
et jusqu’aux os
au noyau
même le désespoir n’a plus
la politesse de sourire.
Que pourra réparer demain ?


3.
Bonté et gentillesse ah !
désir d’ailleurs d’autre des autres
un air restauré oui !
pour habiter la terre
y demeurer
au delà de toute candeur
– s’il vous plaît.
Ils le raillèrent.


4.
Le long voyage de la nuit
de rêve en rêve
tous mal cousus.
Mais il faut revenir ici
quelle qu’en soit l’envie
assurer ses prises
sa démarche
pas à pas.
Longtemps je me suis réveillé longuement.


5.
Futailles fadaises foutaisons
fatrasie en silence vert d’eau
de gris
sans cuivres sans tambours
rien ne chante hors la joie
la joie bête.


6.
Rajuster le vêtement du monde
il le voulut
bras levés
et petit
si petit.


7.
À hauteur d’homme
monter tenir se tenir
arrêté au-dessus des violences
mal assuré et si sûr et tremblant
– digne.


8.
Le monde la vie la sienne
lourds
lourds dans ce réveil ce noir
chargé d’on sait mal quoi
de violence de fatigue
grands riens qui pèsent écrasent
comment par quel talent
se resoulever tout entier ?


9.
Charroi de peines qui s’empilent
la vie mais petite
supportée
tragique encore
et accablante
tourne tourne manège
tournent tourments
tournent moments.


10.
Le courage d’y aller
quand il faut soulever chaque geste
contre le monde épais
fendre ce bloc
passer
aller et avancer.


11.
Brève la terre
et bref chaque destin
quand tout court à sa perte
à perdre haleine souffle court
et déjà le mot fin.


12.
Le temps irréversible
– personne ne parle avec les morts
ni ne commerce avec demain
tant est lent le présent
et tout geste contraint :
si peu l’on se déplace.


13.
Fracas partout
chaque vie si fragile
jusqu’à quand épargnée ?


14.
Ce souffle chaud du monde
puant sa bêtise sa cruauté
– elles gouvernent –
sait-il autre chose que détruire ?


15.
Quoi d’autre que l’extraordinaire
ce que nous attendons
à chaque seconde
dans le gris du toujours pareil
le mou obstiné du temps
cette dépression de l’espace
tout en bas
dont si rarement nous sortons relevés ?


16.
Ne plus parler
toucher
être en place de paraître
tiré des sommeils imposteurs
tous risques pris
dans cette présence enfin.


(...)


CENT SEPT CONDITIONS
POUR ÊTRE OU DEVENIR ÉCRIVAIN


Nais de père inconnu (comme Guillaume Apollinaire), déclare-toi «né en colère» (comme Allen Ginsberg), sois cancre (comme Thomas Bernhard), rate tes études de médecine (comme Louis Aragon), revendique-toi paresseux (comme Pierre Reverdy), rêve de devenir rocker (comme Eugène Savitzkaya), sache jouer du piano (comme Agatha Christie), ne sache pas faire de bicyclette (comme Jean-Claude Grumberg), ne possède pas le permis de conduire (comme Valérie Rouzeau), fais-toi jeter en prison (comme Germain Nouveau), déteste la musique (comme André Breton), hais le quotidien (comme Djuna Barnes), pratique la boxe (comme Jean-Paul Sartre), commets quelques délits (comme Jean Genet), fume alternativement le cigare (comme Heiner Müller) et la pipe (comme Blaise Cendrars), cherche par tous les moyens à devenir célèbre (comme Norman Mailer), sois résolument sportif (comme Yves Gibeau), vis dans un presbytère (comme Michel Tournier), tiens des propos racistes (comme Jean Giraudoux), pilote un hélicoptère (comme William Faulkner), saute en parachute (comme Armand Gatti), sois fille (comme Françoise Mallet-Joris) ou fils (comme Jean-Luc Maxence) d’écrivain, sois sœur (comme Benoîte Groult) ou frère (comme Olivier Hervy) d’écrivain, adore ta mère (comme Jacques Borel), scandalise ta mère par ce que tu écris (comme Tristan Corbière), sois verbicruciste (comme Georges Perec), adhère aux Citoyens du monde (comme Bertrand Russell), n’aie pas d’enfant (comme Hans Christian Andersen), roule en Rolls Royce (comme Georges Simenon), insulte les bourgeois (comme Gustave Flaubert), arpente Paris à pied (comme Raymond Queneau), ne passe pas le baccalauréat (comme André Malraux), déplace-toi à moto (comme Michel Butor), écris dans les cafés (comme Nathalie Sarraute), exerce des responsabilités politiques (comme Ismail Kadaré), fuis les mondanités (comme Henri Michaux), vis sans télévision (comme Jean-Michel Espitallier), mesure 1,93 mètre (comme Richard Brautigan), idolâtre le chanteur Jacques Bertin (comme Pierre Veilletet), n’hésite pas à employer le mot remuement (comme Joris-Karl Huysmans), sois polymathe (comme Boris Vian), sois inventeur (comme Charles Cros), n’oublie pas d’être peintre (comme August Strindberg), sois le plus souvent de mauvaise humeur (comme Albert Cossery), adore le dieu Rugby (comme Charles Juliet), défends la corrida (comme Philippe Sollers), dispute des compétitions automobiles (comme Michel de Saint-Pierre), bats-toi en duel (comme Marcel Proust), engage-toi pour le pacifisme (comme Gabriel Chevallier), porte le monocle (comme Alberto Savinio), coiffe-toi d’un chapeau (comme Oscar Wilde), accroche à ton col un nœud papillon (comme Ramón Gómez de la Serna), retiens ton pantalon avec des bretelles (comme Giorgio Manganelli), fais-toi nommer diplomate (comme Paul Morand), aie le pied marin (comme Jack London), fais-toi libraire (comme Marcel Béalu), corrige les manuscrits des autres écrivains (comme Henry Miller), émarge dans une bibliothèque (comme Georges Bataille), deviens maître d’école (comme Jean Malrieu), conseille les jeunes poètes (comme Max Jacob), travaille la terre (comme John McGahern), élève du vin (comme Joseph Delteil), jardine (comme Edmond Rostand), profite de tes rentes (comme Jean Giono), sois aquoiboniste (comme Emily Dickinson), sois procrastinateur (comme Franz Kafka), sois mythomane (comme Nicolas Gogol), écris de la main gauche (comme W. C. Fields), écris sur des carnets de moleskine (comme Bruce Chatwin), écris dans ton lit (comme Edith Wharton), n’aie de cesse de raturer (comme Donatien Alphonse François de Sade), corrige-toi après parution (comme Graham Greene), produis-toi sur scène (comme Georges Perros), agite-toi devant la caméra (comme Daniel Boulanger), parle aussi bien qu’un livre (comme Kossi Efoui), témoigne que tu as été client du restaurant nantais La Cigale (comme Jacques Prévert), choisis un mot que tu répéteras tout au long de ton œuvre (comme André Frénaud avec le mot crassier), crie sur les toits que tu détestes un grand écrivain (comme Jules Lemaître détestait Paul Verlaine), sois un peu réactionnaire (comme Antoine Blondin), sois un impitoyable excommunicateur (comme Guy Debord), comporte-toi en dandy (comme Francis Picabia), fais-toi estampiller «maudit» par un autre écrivain (comme Stéphane Mallarmé par Paul Verlaine), bouffe du curé (comme Octave Mirbeau), emprunte ton patronyme d’auteur à un personnage de fiction (comme Françoise Sagan) ou à ta grand-mère (comme Louis-Ferdinand Céline), crypte quelques éléments de ton nom par une ou plusieurs lettres isolées (comme J. R. R. Tolkien), trouve-toi un accessoire par lequel on te reconnaîtra (comme María Zambrano avec son fume-cigarette), fais-toi recaler à l’Académie française (comme Théophile Gautier), plagie tes prédécesseurs (comme Alphonse de Lamartine avec Nicolas-Germain Léonard), invente et popularise un mot (comme Anatole France avec « xénophobe ») ou une expression (comme Pierre Béarn avec « métro boulot dodo »), apprends à nager à Trébeurden (comme Michel Leiris), choisis Royan pour villégiature d’été (comme Alphonse Daudet), sollicite les services tarifés des dames galantes (comme Léon-Paul Fargue), collectionne un objet singulier (comme Colette avec les sulfures), enivre-toi à l’absinthe (comme Alfred Jarry), consomme de la cocaïne (comme Georg Trakl), marie-toi trois fois (comme Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais et Maud de Belleroche), partage la vie d’un chat baptisé Micetto (comme François-René de Chateaubriand), ne publie aucun livre de ton vivant (comme Aloysius Bertrand), juge-toi laid (comme Giacomo Leopardi), sois hypocondriaque (comme Henri-Frédéric Amiel), sois dépressif (comme Gerard Manley Hopkins), suicide-toi (comme Gérard de Nerval). 

© Texte inédit, Bernard Bretonnière.

samedi 16 mars 2019

De quoi tenir jusqu'à l'été prochain !

avec Thomas Vinau, Jérôme Leroy et Christophe Esnault...

thomas-vinau-c-est-un-beau-jour 

Thomas Vinau
C'est un beau jour pour ne pas mourir : 365 poèmes sous la main

Le Castor Astral, mars 2019
17 Euros
 


    Le détonateur 

    je ne compte plus
    le nombre de fois
  où tu as écrasé l'éternité
d'un haussement de sourcil




jerome-leroy-le-cimetiere-des-plaisirs 

Jérôme Leroy
Nager vers la Norvège (Poésie)

Éditions La Table Ronde, mars 2019
16 Euros

Jérôme Leroy
Le cimetière des plaisirs (Roman)

La Table Ronde, coll. la petite vermillon, 14 mars 2019

7,30 Euros

Un court roman puissant, chronique intime d'un « petit prof » de collège dans une grande ville du Nord, hanté par un amour perdu et des écrivains à la lucidité décapante (Cioran, De Roux, Rigault, Perros...), aux résonances étonnamment actuelles.


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Christophe Esnault
Mythologie personnelle : réponse à 4 enquêtes surréalistes :
Pourquoi écrivez-vous ? Le suicide est-il une solution ? Quelle sorte d'espoir mettez-vous dans l'amour ? Quelle a été la rencontre capitale de votre vie ?...
Éditions Tinbad, 2016
13,50 Euros


  « J'écris une note de suicide interminable. Le mot griffonné et posé il y a vingt ans sur la table de la cuisine n'en finit pas de s'étendre, de s'augmenter via divers fragments textuels. Quand on a publié un livre, rien n'est résolu. Il faut en écrire un deuxième, puis encore un autre, rien ne remplace un acte. Que tout ait déjà été dit n'enraye en rien le processus. Suffit d'y injecter sa petite singularité et le tour est joué. Bon ou mauvais, il y aura toujours un couillon pour applaudir, une fille pour tomber sa culotte. On peut creuser à la petite cuillère le canal de Nantes à Marseille pour glaner des valorisations narcissiques. J'écris pour rencontrer l'homme derrière le texte et après relecture, je ne découvre pas celui que je croyais être.»  (...)

samedi 9 mars 2019

Itinéraire d'un bibliophile passionné : « Mes poètes sont les vôtres » par François-Xavier Farine

Exposition de livres rares dédicacés visible du 9 mars au 10 avril 2019

    francois-xavier-farine
    Dès l'entrée, puis dans les vitrines de la salle Patrimoine à l'étage de la Médiathèque Jean Lévy de Lille

    Gratuit.
    Du mardi au vendredi : 10h-19h ; samedi 10h-18h.


    « Dans le cadre du 21e Printemps des Poètes 2019, en partenariat avec la Médiathèque Jean Lévy de Lille, j'ai souhaité présenter au public quelques livres rares dédicacés, ainsi que quelques documents inédits issus de ma bibliothèque. De Paul Fort à Blaise Cendrars, en passant par les Surréalistes, jusqu'au courant du Nouveau Réalisme (Biga, Tilman) et la poésie du quotidien (De Cornière, Vinau), vous traverserez un peu plus d'un siècle de poésie française. »

    Bonne découverte !


    Round 2 : Samedi 16 mars à 15 heures  où, pendant 1 heure,
    je parlerai de bibliophilie et de poésie d'hier et d'aujourd'hui. 

    Se rendre à la Médiathèque Jean Lévy de Lille.

    jeudi 7 mars 2019

    L’avenir de la poésie… à vingt ans


    Début des années 90, je me rends à une manifestation de poésie au lycée Franklin de Lille. Dans la salle, des panneaux avec des grosses têtes de poètes inconnus, illustrés de quelques extraits de poèmes. Sur l’un des panneaux, ce poème retentissant : « Coque noix slip pistache » dont j’ai heureusement oublié l’auteur.


    printemps-des-poetes-2019

    lundi 4 mars 2019

    Improbables haïkus de trajet 3


    La déchetterie mobile
    reprendra bientôt
    son activité.

    *

    Étoile Club
    Soirée Paella
    vomissements prohibés.

    *

    À la radio : « Dans le Nord,
    l’action des gilets jaunes
    a pâli. »

    *

    « Réforme de la Fonction publique »

    je passe à 80 %
    pour écrire de la poésie à temps plein.

    *

    En 2040
    dans mon village-mégalopole
    chevauchant un vélo volant.

    *