mardi 25 janvier 2022

Je me souviens #14

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Je me souviens du jour où, en plein midi, lors d'un tournoi de tennis adulte, sous une chaleur accablante, menant deux sets à rien, j'ai senti mes forces m'abandonner très brutalement avant de quasiment m'écrouler à l'entrée du Club House. L'après-midi, dans le lit-couchette de la caravane de mes parents, je délirais avec plus de 41° de fièvre, cela dura pendant deux jours. Quand j'ai repris mes esprits, Boris Becker alias « Boom Boom » brillait sur le central ensoleillé de Wimbledon avec son service si caractéristique : genoux pliés avant de cogner la balle, comme un ressort qui se détend. (Coup de chaud 1986)

© François-Xavier Farine, inédits (2011-....)

samedi 15 janvier 2022

Laura Kasischke, cosmique et quotidienne

laura-kasischke-anthologie-poésie
 
Où sont-ils maintenant : Anthologie personnelle : poèmes
Gallimard. - (Du monde entier), 2021
23,50 Euros

Écrivaine américaine vivant dans le Michigan où elle enseigne, Laura Kasischke était plus connue pour ses romans et ses nouvelles bien qu’elle ait commencé par la poésie comme elle le dit elle-même. Elle a pourtant publié dix recueils de poèmes et reçu plusieurs prix importants.

La collection « Du monde entier » chez Gallimard s’attache à nous faire découvrir, depuis 1931, les grands noms de la littérature étrangère et favorise aussi, en France, depuis ces dernières décennies, l’émergence et la reconnaissance de nouveaux talents : Philipp Roth, Martin Amis, Ian McEwan, Arundhaty Roy, Manuel Rivas, Bernard Schlinck, Jonathan Coe, Ludmila Oulitskaïa, Erri De Luca, Zadie Smith, Orhan Pamuk ou Elena Ferrante.

Bien que lyrique, « métaphorée » et marquée par l’empreinte évidente des meilleurs surréalistes français (Desnos, Péret), la poésie de Laura Kasischke possède un étrange pouvoir d’attraction. Elle convoque le cosmique et le quotidien dans un savant mélange d’intensité et de prosaïsme brut, dans des poèmes au souffle ample et généreux, traversés par le désir, l’angoisse, la mort, la vie, et vous emporte dans un maelström de sensations vertigineux.

La dernière fois que j’ai ressenti pareil choc en poésie, ce fut à la lecture de l’anthologie Baltiques : poèmes (1954-2004) du poète suédois Tomas Tranströmer.

Seul petit bémol à cette belle anthologie, elle n’est, hélas, pas en version bilingue.

mercredi 12 janvier 2022

Poésie Seghers


Au début des années 70, le poète et critique Bernard Delvaille, à qui on doit notamment la capitale anthologie
 « blue jeans » de La Nouvelle Poésie Française (1974), crée en 1975, chez Seghers, une nouvelle collection.

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Ce sera Poésie 75 puis Poésie 76. Je ne sais plus où ni dans quel livre, j'ai lu que cette collection si typique avait pour nom poésie froide ou poésie électrique ?

On y trouve des superbes recueils de poètes qui confirmeront la confiance que ce directeur de collection avait alors mis en eux, malgré leur jeunesse, sans jamais le décevoir.

Ces jeunes poètes se nommaient Matthieu Messagier, Bernard Vargaftig, Pierre Tilman, Lucien Francoeur, Eugène Savitzkaya ou encore Alain Jouffroy...

En plus, ces recueils sont beaux, bons, efficaces et plaisants, jusque dans la simplicité graphique de leur couverture.

En savoir plus sur Bernard Delvaille (1931-2006), poète et critique par Patrick Kachéchian, Le Monde du 24 avril 2006.