lundi 28 août 2017

Fanny Chiarello, Hélène Dassavray et Estelle Fenzy : 3 poètes en lecture dans le Nord, les 29 et 30 septembre prochains !

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© Médiathèque départementale du Nord, 2017.

Pour la 4e année consécutive, la Médiathèque départementale du Nord organise un temps fort autour de la poésie intitulé « Les Filles de la poésie », en partenariat avec deux de ses médiathèques-partenaires : Willems (près de Villeneuve d’Ascq) et Arnèke (près de Cassel, en Flandre).


Qui sont les 3 auteures invitées ? ICI


Fanny Chiarello
Fanny Chiarello     








 
 
Hélène Dassavray
Hélène Dassavray   













Estelle Fenzy
Estelle Fenzy














Deux lectures- rencontres avec ces 3 poètes d’aujourd’hui sont programmées. 

Vendredi 29 septembre 2017 - 19h30 - Médiathèque de Willems 
Square Eugène Thomas Tél. 03 28 37 45 31 ; f.cailleau@laposte.net

Samedi 30 septembre 2017 - 19h30 - Médiathèque d'Arnèke
7 rue de Cassel Tél. 03 28 41 08 91 ;
bibliothequearneke59@orange.fr


Durée de la rencontre : 2 sets de 45 minutes avec un pot de l'amitié à l'issue de la lecture*.

Réservation conseillée par téléphone ou mail.

*Après chaque lecture, possibilité d’acheter, par chèque, les livres des 3 auteures et de se les faire dédicacer.


Je vous y retrouverai avec plaisir en tenue de V.I.P de la poésie.

Mais surtout, ça va être chouette, bordel de merde & ce sera gratuit !!!

Alors, à bientôt.

dimanche 27 août 2017

Charles Bukowski (1920-1994)

Charles Bukowski Les jours s'en vont... (2008)
Un dessin de Buk en couv'

dans le train de Del Mar

je monte dans le train qui dessert le champ de courses
c'est près de San Diego
et ça promet de l'espace et du roulis et
j'ai ma pinte
et je vais me chercher des bières au
wagon-bar
et je titube sur le sol -
TAC TAC TAC TAC TAC
      TAC TAC -
et ça revient un peu
ça revient un petit peu
comme une touche de vert sur une feuille après une longue
sécheresse

et le soleil pénètre dans le wagon-bar comme un
taureau et le barman voit que
je me sens bien
il se fend d'un vrai sourire et
demande :
       « comment ça va ? »

comment ça va ? mes talons sont usés
mes chaussures sont trouées
je porte le pantalon de mon père et il est mort
il y a 10 ans
je dois me faire arracher 8 dents
mes intestins sont partiellement obstrués
je tire sur un cigare à 10 cents

       « Super ! » que je lui réponds,
       « Les affaires marchent ? »
à merveille à merveille à merveille et le train passe
devant la mer
devant le sable et
en bas entre les
falaises.

Charles Bukowski, poème extrait de Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, Ėditions du Rocher, 2008, 17 €.

Titre original : The Days Run Away Like Wild Horses Over The Hills.
Première édition : Black Sparrow Press, 1969.

lundi 21 août 2017

Biarritz et ses écrivains, 2e partie.

Biarritz françois-xavier farine

Biarritz est devenue, au début du XXe siècle, un haut lieu de villégiature et de festivités idéal pour tout le gotha mondain international, mais de nombreux écrivains, poètes et romanciers « à la mode », n'ont pas été non plus insensibles aux fastes de la cité balnéaire, ni aux charmes de la Côte Basque.

Ainsi, si j'ai déjà pu me rendre compte au fil de mes pérégrinations passées dans les rues de la ville qu'il y avait, par exemple, une place dédiée au poète Louis Guillaume (1907-1971), j'ai aussi fait depuis d'autres découvertes passionnantes...

Louis Guillaume-BiarritzLouis Guillaume,
un poète « biarrot » à redécouvrir

Du milieu des années 50 au milieu des années 80, Louis Guillaume a bénéficié d'une certaine popularité dans le milieu poétique. D'origine bretonne, le poète, Louis Guillaume, fut d'abord instituteur, professeur de français, puis directeur d'école parisienne, avant de prendre sa retraite à Biarritz, dès 1962, où il ne cessera plus jamais d'écrire jusqu'à sa mort, en 1971.

En 1951, Louis Guillaume obtient le premier Prix Max Jacob de poésie pour son recueil Noir comme la mer, publie Ombellies en 1953 parmi les célèbres plaquettes des « Cahiers de l'École de Rochefort » lancées par Bouhier, Cadou, Bérimont, Rousselot et Béalu – comme Jean L'Anselme qui y publiera également son Grand Film en 1952 aux mêmes éditions.

En 1961, Louis Guillaume reçoit également le Prix de poésie Antonin Artaud pour son recueil La nuit parle paru aux éditions Subervie. C'est-à-dire deux des plus importants prix de poésie à l'époque !

Louis Guillaume a, entre autres, aussi publié Fortune de vent en 1964 aux éditions José Corti et une anthologie de ses meilleurs poèmes, Poèmes choisis, a été éditée de manière posthume, en 1977, aux éditions René Rougerie.

Sa belle-fille, Lazarine Bergeret, et notamment
L'association des amis de Louis Guillaume, ont beaucoup œuvré pour faire connaître son œuvre qui comprend aujourd'hui de nombreuses publications posthumes, dont l’ensemble des lettres adressées par Max Jacob à Louis Guillaume, de 1937 à 1944, paru aux éditions La Part commune en 2007.

Cocteau-Biarritz
Cocteau à Biarritz
Jean Cocteau et le Festival du Film Maudit

Près de la Côte des Basques, on trouve aussi une ruelle en cul-de-sac qui s'appelle le « Passage Jean Cocteau », à quelques rues seulement d'un château surplombant la mer, La Villa Belza, qui aurait certainement pu servir, a posteriori, de décor au film, La Belle et la Bête, du célèbre poète-académicien. Pourquoi ce clin d'œil au « Prince des Poètes » ?

La raison en est bien simple : Jean Cocteau a créé en 1949, à Biarritz, le Festival du Film Maudit. Dans un livre qui y fait justement référence et que j'ai pu consulter, j'ai eu la chance de voir la reproduction d'une photo sépia où on aperçoit notamment le Jury de ce Prix, les pieds dans l'eau. Sur ce cliché figuraient notamment : Jean Cocteau, Raymond Queneau et François Truffaut, alors adolescent. Sous le parrainage de Jean Cocteau, François Truffaut y rencontra Chabrol, Rivette, Rohmer et Godard.


Néanmoins, ce festival eut une vocation tout à fait éphémère puisqu'il n'y eut apparemment que deux éditions - dont le but inavoué mais très sérieux pour Cocteau, au départ, était de concurrencer le prestigieux Festival de Cannes !

Le Vieil Homme et la Mer

Hemingway-Fitzgerald
Hemingway & Fitzgerald

Ce que l'on sait peut-être moins, c'est que l'écrivain américain, Ernest Hemingway, lui-même, fréquenta – comme un autre écrivain de la Lost Generation : Francis Scott Fitzgerald et son épouse Zelda – le somptueux Hôtel du Palais faisant face à la Grande Plage de Biarritz, depuis qu'il a été construit par Napoléon III, en 1854, en l'honneur de son épouse d'origine espagnole, Eugénie de Montijo.

C'est en effet dans ce mirifique Hôtel du Palais, où il séjourna quelques temps, qu'Ernest Hemingway a fini par évoquer Biarritz dans son célèbre roman Le soleil se lève aussi. Et qu'une partie de l'adaptation cinématographique du livre a été tournée, avec Ava Gardner, en 1957.

Si la « Lost Generation » des écrivains américains fréquenta assidûment Biarritz, la Beat Generation, elle, fréquentera, quelques décennies plus tard, des lieux parisiens beaucoup moins huppés. Mais ceci est une autre histoire... à vous raconter un autre jour... sous un soleil beaucoup moins généreux... loin de la surf attitude.

                                                                                                                 Biarritz, le 21 août 2017.

mercredi 9 août 2017

Ce blog s'offre un « break » sur la Côte Atlantique *


Ces cris d'enfants
aux quatre coins de la plage.
Pépiements bleus.
 

*

Mon fils – son sourire
dans la poussette –
(quand il me rejoint avec ma compagne)
Soleils !

*

On marche au bord de la mer
on n'en finit pas
d'allonger le temps.

*

(haïkus inédits, 2015, 2016 et 2017)



* Reprise du service, début septembre.

jeudi 3 août 2017

Blaise Cendrars, droit au but


Nous sommes en 1905-1906 à Saint-Pétersbourg, en Russie.  Frédéric Louis Sauser alias Blaise Cendrars (1887-1961) joue alors au poste d'avant-centre du club de football local, comme précédemment, en Suisse, à l'âge de 15 ans.

blaise cendrars-1905-1906
© Photo Miriam Cendrars*

Sur le site So Foot, un article étonnant d'Éric Carpentier du 1er septembre 2015 revient justement sur la « carrière » footballistique du poète Blaise Cendrars évoquée dans son roman, Le Lotissement du ciel (1949) et dans le journal L'Équipe, quelques années plus tard, avec le don affabulateur qu'on lui connaît.

Sacré Blaise !


Îles

Îles
Îles
Îles où l'on ne prendra jamais terre

Îles où l'on ne descendra jamais
Îles couvertes de végétations
Îles tapies comme des jaguars
Îles muettes
Îles immobiles
Îles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussure par-dessus bord car je voudrais
    bien aller jusqu'à vous 


Blaise Cendrars, extrait de Feuilles de route, I. Le Formose, Au Sans Pareil, 1924.


* La photo est extraite de l’œuvre de Blaise Cendrars, Partir : Poèmes, romans, nouvelles, mémoires, publiée dans la collection Quarto Gallimard.