vendredi 23 août 2019

Quand Lucien Suel découvrait Bukowski puis le publiait dans sa revue...


Un mail du poète Lucien Suel du 10 janvier 2017
lucien-suel


Cher François-Xavier,

Au vu de mes retweets, je pense que pas mal de personnes sont allées se réchauffer de ton côté. Encore merci pour cette publication sur ton blog Le feu central.

Concernant Bukowski, je l'ai découvert en 1973 dans le n° 6 de The Starscrewer édité par Bernard Froidefond. Il y avait deux poèmes traduits par Pierre Joris : Liberté et Quel homme j'étais. C'était la première publication de Bukowski en France !

Dans ce numéro, il y avait une présentation du livre Erections, Ejaculations, Exhibitions and General Tales of Ordinary Madness, qui sera plus tard publié en France sous le titre abrégé de Contes de la folie ordinaire. J'ai commandé ce livre directement chez City Lights à San Francisco dans les années 70. À l'époque, j'ai aussi acheté l'anthologie poétique parue chez Intrepid Press (Allen de Loach) à Buffalo (deux poèmes de Bukowski que j'ai traduits et publiés sont extraits de cette anthologie Bob Dylan et La fille dehors au n°1 de Strawberry Patch - de mémoire - mis en ligne sur mon blog Silo).

Grâce à Bernard Froidefond, j'ai commencé en 1977 une correspondance qui a duré une vingtaine d'années avec Claude Pélieu. Dans le groupe d'amis qui entourait William Burroughs à l'époque, il y avait Carl Weissner, un auteur allemand qui expérimentait le cut up. Carl a beaucoup fait en tant que traducteur et éditeur pour la connaissance de la Beat Generation et de la contre culture en Allemagne. Je correspondais avec lui car en 1978 j'ai repris la publication de Starscrewer (avec l'accord et l'aide de Froidefond).
Dans mon premier numéro (le 7), j'ai publié la traduction d'une nouvelle inédite de Bukowski (You kissed Lilly). C'est Carl Weissner qui me l'avait envoyée et avait aussi suggéré un titre différent (Bouffe la poussière, chien menteur !), une photocopie du texte tapé à la machine par Bukowski avec une note de lui au stylo disant " Je t'envoie ça Carl, ça n'a même pas encore été publié aux USA " et il avait joint la coupure de presse de LA Times dont il s'était inspiré pour raconter ce fait divers sordide.

Ceci dit, Pélieu lui-même m'a envoyé beaucoup de choses, de plaquettes, de textes, de manuscrits, collages....

Voilà, tu connais une partie de l'histoire.
Amitiés
Lucien
 
Lire la nouvelle inédite de Buk sur le blog du Silo de Lucien Suel

1 commentaire:

  1. Merci François-Xavier. La coïncidence (?) est là : je viens de commencer à publier les scans du n°1 de Starscrewer (1972) sur mon blog. Avec mes amitiés, L.

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