jeudi 3 décembre 2020

Brautigan, direct en ligne droite

judith-masson
J’accueille sur ce blog une amie de longue date.
Je l’ai rencontrée en 2002 lors de la préparation d’un concours de bibliothèque sans jamais perdre le contact.
Bibliothécaire dans le Nord, Judith Masson virevolte aussi dans les concerts punk-rock et l’assume : « J'aime l'énergie et la concision du punk : one two three four, et c'est parti ! », quand elle n’écume pas les rencontres littéraires en région...
Judith lit sans doute beaucoup plus que moi les autres genres que la poésie. Et pourtant sa dernière chronique poétique m’a bien plu. Alors je me suis dit que cet autre regard féminin avait tout à fait sa place dans les chroniques du 
« Feu central ».

Merci au Castor Astral pour cette anthologie, C'est tout ce que j'ai à déclarer, excellente édition de l'intégrale (ou presque) des poèmes de Brautigan, version bilingue, s'il vous plaît. 

De Brautigan, j'avais lu jusqu'ici Un privé à Babylone, La pêche à la truite en Amérique et Tokyo-Montana Express. C'est déjà ça me direz-vous. Et en plus, j'avais beaucoup aimé. 

Cette fois-ci, c'est avec avidité que je me suis plongée dans les 750 pages de cette anthologie fantastique, qui reprend les poèmes de cet amoureux des femmes et de leurs cheveux, du Grateful Dead, d'Emily Dickinson et du Japon, et qui partagea sa vie entre San Francisco et le Montana. 

La poésie de Brautigan est drôle, émouvante, parfois triste, parfois oulipienne, et a toujours la puissance de dire en quelques mots l'essentiel, avec une efficacité et une inventivité redoutables. 

Brautigan ne passe pas par les chemins de traverse : c'est directement en ligne droite vers la substantifique moelle des sentiments qu'il se dirige.

Grandiose ! 

« J'ai observé dans un café un homme qui pliait une tranche de pain comme s'il pliait un certificat de naissance ou regardait la photographie d'une maîtresse morte. »

Judith Masson

En complément, le témoignage du journaliste Raphaël Sorin sur sa brève rencontre avec Richard Brautigan en décembre 1983 à Paris, huit mois avant sa mort.

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